Un mois sans image.

Voila deja une bonne semaine que nous sommes partis de la Comunidad de Santa Cruz del Valle Amen, apres un retour en bus de 17 h avec traversée de rio pieds nus a minuit (parce que le bus sans passager, ça passe plus facilement .... et puis ça a peut etre evité de faire comme le bus précédent, qui s est retrouvé noyé par les flots), un regain alimentaire (vous comprendrez plus loin pourquoi) parfois proche de l orgie et une grosse session shopping en vue de notre envoi colissimo en France d un petit paquet de 21.67 kg (non,non, nous n exagerons pas ....), des retrouvailles sin gas avec Mary, nous sommes suffisamment "posés" , ici a Sucre, pour vous raconter notre mois passé dans cette fameuse "communauté".


Tout d abord, pour ceux qui ne regardent que les photos (si par hasard Thomas regarde ce blog) passez votre chemin car nous ne ferons dans cet article qu un ecrit de notre experience. Dans un autre article, il y aura quelques photos.


Pour ceux qui, comme nous, pensaient qu on allait se retrouver au milieu des indiens a macher de la coca et a manger de la farine de mais, nous avons le regret de vous dire que ce n etait pas comme prevu ... Il y avait de la farine de mais et de la coca, mais c est principalement avec des gens des "2 coins du monde" (europe et ameriques) que nous avons vécu durant ce mois... chez Bruno, un "belge"(entre guillemets car c est pour nous un peu un bolivien) "exilé" depuis 17ans et qui vit dans ce village depuis 2/3 ans, adepte de la permaculture (pour vulgariser, technique agricole ancestrale qui consiste a surutiliser la surface au sol-pas de jachere-, a tout niveau de hauteur des differentes plantes, dans une intercombinaison des plantes entre elles pour les aider dans leurs croissance ... a cela on peut rajouter le calendrier des phases de la lune ... bref, c est vraiment vulgarisé mais ca donne un apercu)

Drole de premiere impression pour nous lorsque nous debarquons, la tete enfarinée par un trajet de nuit en bus (avec option sans sommeil pour cause d espace trop petit pour mes grandes jambes et de secousses trop frequentes pour Mathilde), au petit village de Santa Cruz, a la casa de Bruno ... mais "oucestquisontlespetitsnindiensdebolivie"?

Nous n avons pas trop le temps et l energie de tout comprendre, aussi nous installons notre tente a l ombre des beaux manguiers (aux mangues vertes ... arrgh, quelle tristesse de ne pas avoir pu les gouter) aux abords de la chakra ( rien a voir avec les energies, il s agit de la plantation de Bruno) pour nous reposer avant de prendre le repas du midi avec le groupe.

A notre "reveil", les 25 personnes sont toujours des occidentaux des 2 coins du monde (avec une predominance de francais) et non des boliviens...
Bah oui, nous avons fait du woofing mais, bien que nous le savions, le site internet de Bruno, notre hote, laissait a penser autre chose (je ne sais pas, vous qui avez peut etre regardé son site durant ce long mois sans nouvelles, vous en avez pensé quoi ?).

Qu a cela ne tienne, l endroit est magnifique, une bonne ambiance regne et puis nous n avons pas fait autant de route pour repartir ... laissons nous le temps (comme nous en avons ... oui nous sommes chanceux) de decouvrir la vie ici.

C est donc avec plein d energie que nous nous lancons dans les joies des "travaux forcés" du woofing. Reveil vers 6h par le chant de Bruno ou celui de Michel, petit dej avec de la farine de mais (... on dedicacera plus loin une section speciale alimentaire, aussi nous ne ferons pas, encore, de commentaire ici ...) , pour aller ensuite travailler de 8h (mas o menos...) jusqu au " A COMER" salutaire de 13h. L apres midi temps libre, donc au choix: baignade dans le rio, sieste, jeu de carte ( parties endiablées de belotte avec Mary), balade .... mais ca vous le savez surement deja si vous avez ete voir le site de Bruno (bon, nos familles ont du pousser cet effort). Et le soir, papotage divers mais neanmoins tres interessant, vino de naranja (produit localement), musique ...bref ambiance baba cool.

Au niveau du travail, pour ma part j ai quitté tres rapidement les taches agricoles(deux jours) pour me retrouver dans la team charpentier. Initié par le genial Michel, j ai bossé sur le plancher de la future maison de Bruno. C etait un peu la planque car vraiment plus relax que ce que faisait Mathilde.
Mathilde quant a elle est devenu une experte en reconnaissance des plantes telles que les "Achiras" ou les yukas, en desherbage, en machettage ... et en pause cigarette pour se justifier d arreter ... mais elle etait tout meme a fond et a vraiment apprecié.

Bon quoi dire ensuite? On vous aurait bien parlé de la multitude d insectes qui ont provoqué bien des "gratte gratte", des fourmis devoreuses (elles peuvent manger votre tente, si si, il parait) ou de leur cousines de 4 autres sortes, des frelons au vol pataud, des classiques moustiques (sans le palu, heureusement), des moucherons qui piquent (oui, meme eux s y mettent) mais nous ne vous en parlerons pas car nous avons evité les vers de terre qui se refugient sous les ongles de pieds (Bruno, notre hote, en a choppé) ou du papillon de nuit qui pond des oeufs dans le linge humide qui traine la nuit et dont les larves rentrent ensuite dans le corps de celui qui les porte (Carolina, en a choppé un a la tete-pas ici mais dans un autre endroit de la jungle-, un petit bouton dont deux vers blanc en sont sortis ..... sympa la jungle, non ?)

Non, nous nous preferons vous raconter les joies de notre alimentation. Alors, comme nous l avons dit au dessus, au petit dej: farine de mais avec un peu d eau chaude.... et au moins une fois tous les deux jours: polenta a la farine de mais (vous voulez la recette: c est tres simple, farine de mais + eau chaude ...). Sinon, des racines telles que les achiras, du riz (rien a redire sauf la cuisson des cuistots.... remarquez, pour une vingtaine de personnes, ce n est pas evident) ou des oranges, des limes ou des pamplemousses dont il faut bien veiller a enlever les petits vers blancs(un peu les memes que dans l histoire de carolina) qui sont dedans... Et pour ceux qui veulent un peu de viande (sans parler des precedents vers), un peu de charki, viande de lama sechée qui cuit et recuit plusieurs jours (autant vous dire qu on s est mis rapidement a la mode vegetarien...).
Mais nous sommes medisant car l utulyuyu (sorte de mache en salade) et les bananes nous ont permis de survivre...
Et puis par la suite, des woofeurs du continent sud americain sont arrivés et nous ont sauvés car savaient cuisiner les ingredients locaux).

Quant a la communauté, elle existait belle et bien mais sur un autre mode de fonctionnement que celui qu on peut connaitre en Europe. Le village fonctionne autour d un conseil decisionnaire. Des terres, mais pas celle de Bruno, sont communautaires. A ce propos, un essor est a prevoir et on espere que la permaculture aussi car elle evite les incendies de foret qui nous ont dechiré le coeur (car la mode pour les cultivateurs est de faire bruler une partie de leur parcelle , apres recolte, pour nettoyer le terrain).
Sinon, il est arrivé que des volontaires de "chez nous" apportent leur aide pour la journée... Mathilde en a d ailleurs fait une fausse experience puisque cette fois, c etait des gens payés pour reparer l arrivée d eau.

Bon voila pour le contexte.

On zapera dans notre memoire l avant derniere semaine passée et l ambiance parfois pesante provoquée par des mentalités pré adolescente (on la zappe mais on le dit tout de meme) pour ne garder que le meilleur.

Et ce meilleur, c est un peu comme une bonne lecon de vie; grace a des rencontres et des discussions qui en decoulent. Michel, l illuminé pere castor (j espere qu il ne nous en voudra pas de cette appelation) a l energie debordante, Mary avec sa gentillesse et sa gaité, Bruno, notre hote, qui malgré des points criticables tient son projet de permaculture avec passion, Pep et Nil et leur finesse pour eviter de rentrer dans les gamineries pre adolescente, Bruno et Chloe (meme si la belote pour toi Chloe reste un concept abstrait ...) avec qui nous avons passé la derniere ssemaine et le retour a la paz (et que nous devons voir dans peu de temps au moment ou nous ecrivons de Sucre), Daniele l italien et ses chansons a la guitare, Myriam ma collegue de plancher et percussionniste, Felix sa bonne humeur et ses tentatives de jeun a repetition, Fredirico et Viviani et leur vision de la communauté et du respect de la terre (et du violon pour Mathilde) et d autre que nous n avons connu que trop courtement... Merci a eux.

Un mix de tout ça, du mode vie, de l environnement nous a bien fait avancer dans notre tete. Sur quoi? Sur notre facon de vivre en France et plus particulierement sur notre mode de consommation. Des concepts qu on avait deja avant de partir mais dont nos actions, nos gestes, au quotidien n etaient pas forcement en accord "ethique" avec la theorie ... Alors, c est sur, quand nous rentrerons, nous aurons a combattre certaines vilaines habitudes qui reviendront en force ... mais nous sommes maintenant mieux armés.

C est un peu difficile a decrire et, nous l imaginons, a lire. En tout cas, cette experience nous a fait bouger meme dans notre façon de voir le voyage.

A t on besoin de preciser qu on a adoré ce mois passé?

Bon, il reste surement des choses a dire, un mois c est long mais notre texte aussi....

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