Pas joli joli.....

Hola hola.

Dans la serie "y a pas que les incas dans la vie", voici un petit article sur la civilisation moche, qui se prononce "motché" en fait. Pourquoi en parle t on? Tout simplement parce que nous nous trouvons a trujillo et qu'a deux pas d ici se trouve la huaca del sol et celle de la luna. Pas besoin de vous faire l association, vous aurez compris qu il s agit de deux centres politiques et ceremoniales de la culture moche où seules les classes moyennes et superieures pouvaient s y rendre. Mais avant de voir les photos de leur chateau de sable, un petit rappel sur cette civilisation.

Les moches sont une civilisation prè-inca et meme prè-chimus, mais comme nous voulons garder le suspense sur les chimus nous n en diront pas plus. Les moches, qui etaient peut etre beaux au passage, se sont developpés sur la cote nord du Perou entre 100 et 700 apres JC. La cote nord? C est un peu vague pour vous?




Bon, on vous mache le travail....
Donc les moches, ils etaient tout de orange vetus sur la carte ci dessus.

Les moches, ils n avaient pas comme idole religieuse le soleil ou meme la lune (mais pourquoi les huacas s appellent elles de la luna et del sol nous demanderiez vous? Tout simplement parce que les incas se sont réappropriés tout ca par la suite et que les archeologues, puisque c est ainsi, l ont appelé ainsi). Non, pour eux, le big boss c etait le dieu Ai Apaec, le createur mais aussi El Degollador, le decapiteur, ou encore, pour les intimes, le dieu des montagnes.


Oui, c est lui. On le represente ainsi en maitre des trois elements, avec: les yeux du hibou pour l element de l air, la dentition du felin pour la terre et les cheveux en tentacules de poulpe pour l element aquatique. Pas de feu dans cette histoire.

Quelques photos pour rendre cette visite plus interactive?


Et non, ce n est pas un chateau de sable, il s agit de la huaca del sol. L aspect sableu, c est tout simplement parce qu elle n est pas construite avec des pierres mais avec des briques en adobe (melange de terre, sable, oeuf, d excrement-d animaux-, et de jus du cactus San Pedro). Nous n avons aucune idée de comment c est a l interieur car on ne peut pas la visiter, les fouilles sont en plein projet. De meme pour la huaca de la luna: lorsqu on la visite, on a l impression d etre en plein chantier d archeologie. Ici, on conserve seulement, on ne reconstruit rien.


Tenez, un exemple des briques en adobe. Si il y a des dessins differents c est parce que chaque grande famille devait apporter sa pierre a l edifice en contribuant adobement a la construction.


Holala, c est vraiment decousu ce compte rendu! Heureusement pour nous, la visite du site etait plus interessante que la description de cet article.
Bon, vous voyez la petit montagne au fond de la photo? C est le cerro blanco. Au pied de celui-ci, on faisait des sacrifices. On zappe la partie du rituel pour l election du gagnant au sacrifice et sa purefication avec le San Pedro ainsi que le coté sanglant et l enlevement de la peau de la vicitme pour vous parler de la finalite des sacrifices. Bien evidement, c etait pour faire plaisir a Ai Apaec et ainsi eviter El niño, phenomene climatique -reel- qui apparait en moyenne tous les 4 ans.

Ce genre de sacrifice marchait plutot bien jusqu en 700, environ, où ils accumulerent les catastrophes naturelles. Affaiblis et divisés, ils sont ensuite fait ecraser par les Waris - l equivalent des Huns au Perou d apres notre guide-.

Fin de l histoire. On vous laisse avec les photos du site






A la relecture, je vois que j ai oublie, entre autre, deux choses. Premierement, la Huaca de la luna s est construite par couche, une nouvelle couche tous les 100 ans en moyenne. On recouvrait l ancienne couche par un nouveau mur. Si on perdait en espace, ils en gagnaient egalement par les hauteurs car la construction gagnait un etage a chaque fois. On compte 7 niveaux a la huaca de la luna et 11 pour celle du soleil.

Deuxieme chose, on a parle vite fait de l utilisation du cactus San Pedro pour les sacrifices mais celui-ci etait egalement utilise par les shamans. Les shamans machaient egalement la coca a des fins divinatoires.

En bonus, on peut rajouter des poteries du musée d archeologie de Trujillo. Malhereusement, comme ils sont un peu "prud" dans ce musée, les poteries sont plutot soft (normalement les poteries moches sont trés portés sur le sexe)







On pourra vous en dire un peu plus sur cette civilisation lors de notre passage au musée Tumbas reales de Sipan.... A suivre donc....

Adios Huaraz

Cinquieme et dernier article sur Huaraz et sa region. Cette fois, pas vraiment de jolies photos, et pour cause, Huaraz n est pas vraiment une jolie ville. Tenez, pour preuve, une photo du bazard que l on peut mettre dans une chambre d hostel et la tete des deux affreux qui gerent ce chouette lieu...






Mais parlons plutot de Huaraz. Elle fut fortement detruite par le seisme de mai 1970 (qui a causé plus de 70000 morts dans toute la region). Aujourd hui, elle semble toujours en reconstruction ... et pas forcement de bon gout....

Heureusement pour elle, elle est "coincée" entre la cordillere noire et la cordillere blanche (a ce propos, nos randos se sont toutes deroulées dans la cordillere blanche). Du coup, lorsque la météo est genereuse, on a une superbe vue sur les montagnes autour et notamment le Huascaràn, le sommet le plus haut du Perou avec ses 6 768 metres.
Comme on trouve dans le coin beaucoup de montagnes, Huaraz est le spot du Perou des fanas de trekking, escalade et d alpinistes. On pourrait se demander ce qu on y fait ici (Imaginez vous en train d'apprendre à nager au milieu des surfers des plages de Biarritz....) mais a vrai dire, meme avec notre petit niveau, on s y est senti à l aise. Les personnes rencontrées, je parle ici des touristes, sont cools et pas dans une arrogance par rapport a leur niveau. Du coup, comme beaucoup de lieux au Perou, c est un endroit très touristique mais ce ne sont pas le genre de touristes qui nous derangent.
Au delà de son apparence, Huaraz est agreable à vivre. Les gens y sont sympas et il s y degage une bonne atmosphere. On ne peut pas vraiment vous l expliquer, c est ainsi.

On aurait bien aimé profiter un peu plus de cette buena onda, que se soit dans la ville ou dans ses alentours, mais la fin du voyage approche. Huaraz restera pour nous l un des endroits les plus chouettes de notre voyage et certainement le plus chouette du Perou (en concurrence avec la region de Cusco ....)













Et qu est ce qu on mange dans la region de Huaraz ou encore, la petite rubrique de nos papilles...
Et bien, nous avons gouté la chicha jora, boisson à partir de maïs jaune, legerement fermentée. Ca ressemblerait un peu a du cidre ... en version maïs et avec beaucoup moins d alcool. Suite logique, on enchaine avec le remede contre la gueule de bois : le chocho. Ca s apparente à un ceviche d une sorte de pois. C est très epicé et acide (a cause du citron).
Notre investigation sur le cochon d Inde continue avec ici, le picante de cuy. Ce n est pas si piquant que cela et mis a part la sauce, ca ne differe pas beaucoup de sa version al horno.


LA specialité de la region, c est la pachamanca. Ce plat est cuisiné dans la terre chaude (on creuse un trou, on met des pierres chaudes et on recouvre le tout durant une heure). Il est composé de maïs, patate, patate douce, pour ces agrements, et de 3 viandes cuites dans une feuille d emballage de sucre (ca donne du gout). On trouve aussi deux types de tamales (differentes des versions argentine) cuites dans une feuille de maïs et d une plante machin-manca. C est delicieux.


Voila. Adios Huaraz, ce fut vraiment chouette de faire ta connaissance.

Maintenant, nous attaquons vraiment la derniere ligne droite de notre voyage ... sniff sniff. Nous allons explorer les civilisations moche, chimus, sican, sipan ... bref, voir autre chose que les incas. Next stop: Trujillo (bon, je triche, nous y sommes deja en fait....)

A +

PS: si par hasard, comme pour nous ici, certaines photos ne s affichent pas sur le blog, cliquez sur le cadre vide pour les voir (ou clique droit dessus, ouvrir dans un nouvel onglet pour les plus experts ...)

PS2: je plussoie l appel de Mathilde par rapport à la bonne bouffe (bon vin, bons fruits de mer, du livarot, etc).... vous vous rendez compte, nous en sommes rendus à manger du cochon d Inde!

La laguna Churup et son sponsor ...

Hola

Meme si l objectif semble le meme que la precedente balade (a savoir, voir une lagune), cette rando est bien differente (et epuisante). Le point de depart est le village de Llupa (3650m) situé à une p'tite dizaine de kilometre à l'est de Huaraz. On marche durant une heure et demie pour atteindre le hameau de Pitec (3850m). C est surtout sur cette partie que l on voit des choses bien differentes. En effet, ici, il y a de la vie. Des mamitas promenant leurs vaches, des gens qui travaillent dans les champs, des papys posés au bord de leur maison... C est une balade champetre....
Et puis les gens rencontrés sur le chemin sont vraiment adorables. Et comme ils sont curieux, on fait un brin de causette avec eux.

Ensuite, depuis Pitec, il faut monter jusqu'à la laguna Churup (4450m) en deux heures environ. Ascension vraiment epuisante.... peut etre que nos feuilles de coca n etaient pas aussi bonnes que d habitude. Du coup, on s est trouvé un autre sponsor: arriver à la laguna pour manger notre bout de saucisson et notre bout de comté, gracieusement offert par la famille d Adele.

Sur cette partie, le paysage est redevenu celui propre à la montagne mais il reste aussi different que dans les alentours de la laguna 69.
La laguna Churup et le nevado Churup (qui culmine à 5450m il me semble) sont vraiment beaux; toutefois, nous avons une petite preference pour la laguna 69. A vous de voir....

Bon, pas grand chose a dire de plus, je pense que ces indications vous seront suffisantes pour interpreter les photos.























(oui, il y a certains passage un peu "escaladeux" durant la grimpette)



















(no comment, je vois aussi que je devrais tailler ma barbe...)

Y'a rien d'erotique ...

Effectivement, rien a voir...
En fait, laguna 69, c'est la pauvre appellation d'une des lagunes du perou, qui trop nombreuses, n'ont pas pu toutes etre nommees. Bon, au moins celle-ci aura la consolation d'en faire rever certain(e)s avec son numero...
En ce qui nous concerne, c'est aussi le nom d'une rando dans la region de Huaraz.
Magnifique ballade, qui n'etait pas donnée d'avance pour moi, vu qu'elle demarre a 3800 metres d'altitude et termine a 4700m.

Mais avant de voir les photos, une petite pause sur la route.

Les lagunas Llanganuco et leur legende:


Sur le trajet avant le point de depart, deux jolies lagunas, une male et une femelle, nous dit on...
Pourquoi sexualiser ainsi ces lagunes, le nom de "laguna 69" ne suffisait-il deja pas? On doit en savoir plus... Tout part d'une legende que notre gentil chauffeur nous a racontée. Legende qui reprend un theme assez classique en Amerique du sud.

Huandi est la fille d'une noble et riche famille. Huascar quant à lui appartient à une famille d'humbles et pauvres guerriers au service du père de Huandi.
Les deux jeunes gens tombent amoureux, mais le père de Huandi leur interdit de se voir. Fortement épris l'un de l'autre, les amants décident de s'enfuir. Cette idée déplait fortement au père qui envoie une équipe a leur poursuite.
Huandi et Huascar furent capturés. Pensant d'abord à les tuer, le père de Huandi se ravise et décide finalement de les punir en les séparant. Huandi est envoyée sur le sommet qui s'appellera Huandoi, et Huascar sur le Huascaran. Ces deux sommets domineront notre ballade toute la journée.
Les deux amoureux ne supportent pas la séparation, ils pleurent tant et tant que leurs larmes formeront deux lacs, la femelle et le male. Entre les deux, on trouve une petite lagune qui est surnommée "wawa" qui signifie bébé.


Les lagunes Llanganuco






Bon, les histoires d'amour, c'est bien joli, mais a un moment ou un autre, il faut bien commencer a marcher si on veut arriver au sommet...

Alors voila enfin les photos de la ballade jusqu'a la laguna 69. En fait, la ballade commence plutot cool, presque a plat... les cotes apparaitront un peu plus tard. On parcourt des paysages de petits courts d'eau, de cascades, de prairies broutées par vaches, chevaux et autres betes a quatre pattes qui n'ont pas du tout l'air derangées par le mal de l'altitude.
Certains d'entre nous par contre ont un peu plus de mal. Il faut dire que le souffle se fait court a 4000 metres et l'effort decuplé.

Mais d'autres, comme Tony, trouveront la ballade facile. On n'est vraiment pas egaux devant l'effort...










La premiere laguna (non, pas la 69), seulement la pause pique-nique.










Voila enfin la tant attendue (surtout par ceux qui grimpent..!) Laguna 69!

Et pour tout avouer, non, ca n'etait pas si difficile, plus d'apprehension que de reelles difficultés, surtout comparé a la prochaine ballade 2 jours plus tard, jusqu'à la laguna Churup, ou MEME Tony en a chié!
Mais ca sera l'occasion d'un prochain article, revenons en a nos moutons...

La laguna 69 est vraiment magnifique, surmontée de son glacier et de sa cascade, et d'un bleu... C'est une vraie recompense.
Et puis, petite fierté: On est monté à 4700 metres! On vous rappelle que le Mont Blanc est lui à 4810 (environ) metres d'altitude... Bon, il faut aussi avouer que l'altitude n'a pas l'air d'avoir les memes effets ici, notament sur la végétation. Mais belle victoire quand meme!



Et la vous allez vous demander : "Mais c'est qui tous ceux-la?" C'est que je vous ai pas encore présenté l'equipe de la journée qui justifie l'utilisation du pluriel faite plus haut.

Le monde etant petit, on a retrouvé sur Huaraz Adèle, ex-woofeuse a Santa Cruz V.A en Bolivie chez Bruno (Annick, c'est sur, saura de qui je parle, non?). Adele, en voyage depuis deja 16 mois, n'a pas du tout envie d'y mettre fin. Mais comme elle manque tout de meme a sa famille, sa famille est venue jusqu'a elle. Et comme elle doit etre tres aimee, ce ne sont pas seulement ses parents qui sont venus la voir, mais aussi ses 5 oncles et tantes! (oui, je sais, il en manque 2 sur la photo, mais ils etaient bien 7 au total). Et tout ce beau monde en profite bien sur pour visiter le Perou, guidé par Adele.
Et nous, tout ce beau monde, ben on les a vraiment bien apprecié, du coup on s'est ballade ensemble. Rajoutons a tout ca, une francaise de notre hotel, Lola et une jeune americaine et le compte est bon pour le nombre de la journee.

Ah oui, pour l'anecdote appreciable, une grande partie de la famille d'Adele sont paysans dans le Haut Doubs. Ils aiment la bonne bouffe et ne partent pas sans. Ils sont entre autre, producteurs de Comté bio, et aiment le bon saucisson. On s'est donc regalé, et on a eu un apercu de ce qui nous attend en France.
J'en profite d'ailleurs pour lancer une annonce a la famille, aux amis, et aux fideles lecteurs!!!: Le bon saucisson et le fromage francais nous ont vraiment manqué!!! La nourriture francaise en general! Alors a vos fourneaux et rendez vous en juin!

En attendant, vous avez quand meme droit aux photos de la redescente...





La Viscacha, etrange melange de lapin et d'ecureuil, qui court (ou plutot sautille) dans les Andes